Porter ou non des gants – propreté et sécurité en production

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Production

Notre personnel de production ne porte généralement pas de gants pour manipuler les aliments et ce, pour une bonne raison.

Hände - Cashew-Produktion Burkina Faso

"Vous ne respectez donc pas les règles d’hygiène !", entendons-nous parfois lorsque nous montrons des photos de nos installations de production. Sur ces images, on remarque tout de suite que nos collaborateur·ice·s travaillent sans gants. Si nous avons renoncé au port des gants, c’est que ceux-ci n’améliorent ni l’hygiène, ni la durabilité. Bien au contraire.

Normes internationales d’hygiène

Les mesures d’hygiène en vigueur dans l’entreprise sont bien plus efficaces et pertinentes que le port de gants. Ainsi, notre site de production de noix de cajou applique les principes d’analyse des risques et de maîtrise des points critiques de la méthode HACCP. Il respecte donc les mêmes normes de production et de manipulation des denrées alimentaires que les entreprises européennes.

Tous les secteurs du site où a lieu la transformation des noix constituent des zones d’hygiène. Avant d’y pénétrer, le personnel se lave soigneusement les mains selon les consignes qui nous sont devenues familières depuis la pandémie de coronavirus. Puis, toutes et tous enfilent leur tenue et leurs chaussures de travail, ainsi qu’une charlotte et un masque.

Les contrôles auxquels nous procédons attestent que ces mesures d’hygiène sont particulièrement efficaces. Plusieurs fois par an, nous réalisons une analyse microbiologique de nos produits. Si des problèmes d’hygiène devaient survenir, cette analyse le révélerait.

La protection des mains : indispensable malgré tout

Ajoutons que les gants peuvent être désagréables à porter pour les travailleur·euse·s. La transpiration sous le plastique peut causer des irritations de la peau. Pire encore, le liquide corrosif qui s’échappe lors du craquage de la coque extérieure de la noix de cajou s’infiltre sous les gants et attaque la peau des employé·e·s. En l’absence de mesures adéquates, il peut entraîner de graves problèmes de peau.

Nos collaborateur·ice·s protègent leurs mains avec de l’huile de noix de cajou. L’huile est un produit dérivé de la transformation des noix de cajou, que l’on obtient à partir des amandes particulièrement grasses impropres à la consommation. Elle agit comme un antidote naturel contre le liquide corrosif que contiennent les coques. À la fin de leur journée de travail, les travailleur·euse·s nettoient soigneusement leurs mains avec de la farine de maïs et du jus de citron pour éliminer tout résidu d’acide.

Les gants n’apportent donc pas de véritable avantage en matière d’hygiène. Ils peuvent se salir tout aussi facilement que les mains. Ce qui compte, c’est la propreté des mains et l’application des mesures d’hygiène adéquates.

Les gants génèrent des déchets

Autre aspect, qui ne joue toutefois pour nous qu’un rôle secondaire : les gants doivent être changés plusieurs fois par jour et finissent à la poubelle. Dans notre usine de noix de cajou, par exemple, environ 400 personnes travaillent à la transformation. Si toutes portaient des gants, cela générerait chaque jour un volume considérable de déchets plastiques.

Pour casser la coquille dure de la noix de cajou, nos employé·e·s utilisent un outil pourvu d’une lame très aiguisée. Si les gants se déchirent pendant l’opération, des bouts de plastique risquent de se mélanger aux noix.

Après avoir cassé la coquille rigide, il reste à retirer, avec un couteau, la fine peau qui enrobe l’amande de la noix de cajou. Il faut un excellent doigté pour ne pas briser l’amande. Ici encore, les gants ne feraient que compliquer le travail.

Justine Nana vit avec sa famille à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso. Dans la vidéo, elle raconte son travail quotidien dans la production de noix de cajou.